Je pars pour une station climatique, j’ai besoin de sortir des villes et aller en montagne. Et voilà, je descends à Dehra Dun pour prendre un transfert à Mussoorie. Pour une raison inconnue, ce n’est pas la même station de bus. Je commence à marcher puis je marche, et marche. Un homme commence à me suivre. Je trouve ça amusant au début, je commence à m’énerver par la suite. J’ai chaud, je marche depuis un bout, toujours pas de station de bus à l’horizon. La policière me dit que je suis sur le bon chemin. Aucune idée, où je vais. Je m’arrête pour m’acheter un jus d’orange, j’ai chaud, je sue, c’est pollué. L’homme me suit encore. Il me dit qu’il m’aime, et n’arrête pas de me le répéter. J’essaie de l’ignorer, je ne sais toujours pas où je vais et où est la station de bus. Finalement, je m’impatiente, je m’arrête et j’avise un autre homme que l’autre n’arrête pas de me suivre et de lui dire d’arrêter. Finalement, embarrassé, l’homme arrête de me suivre. Je trouve enfin la station de bus qui est en fait qu’un simple arrêt d’autobus. Incroyable! Tout d’un coup, j’ai mal au ventre et j’ai des crampes. Je réalise en paniquant que je vais être malade et je ne vois pas de toilette à l’horizon. Je repère un hôpital, je me dis qu’il doit bien avoir une. Je rentre, la fille ne parle pas anglais. J’essaie de lui faire comprendre que j’ai des crampes et que je dois absolument aller à la toilette. Elle refuse. Je sors et je m’assois par terre et elle réalise que je suis vraiment malade. Elle me laisse rentrer et comprends afin que je doive aller à la toilette. Elle m’indique où aller. Je suis désespérée, et réalise que c’est des toilettes turques. Qu’importe, je dois aller au plus vite. J’y reste un bon bout de temps. Je sors, et je m’assois quelques instants, je remercie la madame. Je retourne à l’arrêt. Quinze, vingt, trente minutes, l’autobus n’arrive pas, les crampes recommencent, je retourne à l’hôpital, et à la toilette. L’infirmière me donne des pilules que je prends sans hésiter, aucune idée c’est quoi, elle a juste compris que j’ai la turista. Peu m’importe, je veux juste pouvoir reprendre le bus. Je retourne à l’arrêt, deux autobus passent, mais c’est l’heure de pointe, ils sont pleins et ils n’arrêtent pas. Je suis à bout, j’ai peu d’énergie, j’ai chaud, je suis faible. Il est 17h30 et je n’ai toujours pas mangé. Je décide de prendre un rickshaw et d’aller à la vraie station d’autobus. Je prends le dernier bus pour Mussoorie. Ce qui était censé prendre que 20 min m’a finalement prise 4 heures avec toutes mes péripéties. Il est 19 h 30 quand j’arrive. Il fait nuit, je ne sais pas où je vais coucher. Je cherche partout, les hôtels sont pleins. J’ai oublié que c’est samedi soir. Un indien m’aide dans mes recherches. Il était assis à mes côtés pendant le trajet. Il est sympathique et jeune. Il tient à tout prix de m’aider. Au début, je refuse son aide, mais j’abdique à la fin, parce que vraiment, j’en peux plus, j’ai juste envie de trouver un hôtel. J’en trouve un miteux, mais ça va faire l’affaire. C’est juste pour une nuit. Je vais souper avec l’indien. Il me raccompagne à l’hôtel, commence à me dire qu’il m’aime. Ils ont l’amour facile dans ce pays. Et voilà, je ne suis plus capable de m’en débarrasser. Je finis par le faire sortir de ma chambre. Il revient dix minutes plus tard et cogne à ma porte, je refuse d’ouvrir, il est passé minuit, je suis fatiguée et je ne veux rien savoir. Il cogne de plus en plus fort. Il crie. Je lui dis de partir, que je ne vais pas ouvrir la porte, que je suis fatiguée et que je veux avoir la paix. Il me dit qu’il a pris une chambre pour nous deux, de sortir. Euh pardon??? NON, NON et NON. C’est n’importe quoi. Il finit par partir après avoir réveillé tout le monde à l’hôtel, je suis fort embarrassée. Le lendemain matin, 8 h 30, il se pointe à ma chambre. Le même manège recommence. Cette fois-ci, je ne réponds pas et il ne peut pas savoir si je suis encore là ou si je suis partie. Il finit par partir. Une vraie farce toute cette histoire. Je prends mes affaires et je décide de partir à la recherche d’un autre hôtel. Je me dirige de l’autre côté de la ville et qui je ne croise pas? Le cher Indien. Je l’ignore et je continue à marcher. Quand je vois qu’il me suit, je m’arrête, et je m’assois sur un banc, face à la montagne. Il vient s’asseoir à mes côtés. Il me demande si j’ai eu sa note. Je réponds oui. Il s’excuse plusieurs fois, je finis par lui dire que c’est suffisant. Qu’il me laisse en paix! Que vraiment, je suis à bout et que je vais me mettre à pleurer s’il ne me laisse pas tranquille. Ce qui n’est pas totalement faux. Je suis vraiment exaspérée par la situation. Finalement, il s’excuse une autre fois et il part. Je continue mon chemin pour trouver un autre hôtel. Je trouve celui qui est recommandé dans mon guide. J’ai une très belle chambre avec une belle vue et j’ai enfin la PAIX. Je reste plusieurs jours puisque je suis encore malade. Je ne fais que me promener. Je décide de faire une randonnée et d’essayer de trouver la maison de Sir George Everest. Je demande à un policier qui me dit que c’est loin, environ 6 km. Je me dis qu’il est dans le champ, qu’il n’a pas la notion de la distance. Je marche dans la direction qu’il me dit. Je trouve qu’il n’a pas beaucoup d’indications. Je demande souvent, on me dit toujours d’aller tout droit. Je marche, je marche. Je trouve enfin une pancarte qui me dit que c’est dans 3 km. Ah bon, le policier avait raison finalement. Je me suis rendue si loin, je continue marche. Tout d’un coup, ça devient de plus en plus isolé. Je me demande bien ce que je fous à essayer de trouver cette maison. Clairement, je ne suis pas sur le bon chemin. Je suis dans un endroit totalement isolé qui ressemble à un chemin privé. Un moment donné, une vache me coupe le chemin. Elle finit par se tasser sur le côté et me laisser passer, parce qu’il n’y a que de la place pour un de nous deux. C’est le plus petit chemin jamais vu. Je regarde vers le bas, c’est la falaise. J’ai envie de retourner de bord, je me dis que s’il m’arrive quelque chose, personne ne sait que je suis ici. Je continue, et finalement, je trouve la maison. J’ai compris pourquoi il y avait si peu d’indication, parce que la maison est abandonnée et qu’elle est littéralement remplie de merde de vache à l’intérieur. Je ne peux même pas y rentrer. Quelle désolation et quelle perte de mon temps. Parce que vous aurez compris qu’il fallait que je retourne à l’hôtel. Un autre 8 km à faire dans le sens inverse. Un total de 16 km de marche pour voir une maison abandonnée. Ah cette chère Inde.

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