On fait la rencontre de deux Danoises, étudiantes en anthropologie qui sont arrivées par un autre chemin, mais qui s’en vont dans la même direction que nous. Quel pays magnifique! On voulait la nature, on l’a eue. Lorsque je voyage, j’aime me retrouver dans des endroits dépaysants. J’habite en ville, donc, autant que possible dans des environnements à l’opposé. Étrangement, une fois débarquée du cheval, je n’ai plus tant mal aux jambes. On attend tranquillement le souper en jasant avec les filles. La vie est calme, paisible et surtout le rythme est lent. J’aurais bien pris une douche, même si pendant trois heures, on a été mouillé par la pluie. Comme on dort dans des yourtes, ce n’est pas possible. D’un autre côté, nous mangeons très bien tout au long du voyage. J’ai mangé pas mal de mouton, je crois même qu’à la fin, je le digérais plutôt mal, mais c’est la beauté du voyage, de vivre des expériences différentes.
Le lendemain matin, on repart en direction du lac. Le soleil semble être au rendez-vous. On est plusieurs à partir en même temps. La bonne humeur est contagieuse. Tout le monde est heureux. On commence à entrevoir le lac qui est situé à 3,500 mètres d’altitude.
Une fois qu’on recommence à descendre et que ça redevient plat, le guide décide qu’on est maintenant capable de chevaucher seule et il détache les chevaux. Tout va bien jusqu’à ce qu’il décide de nous jouer un tour et qu’il fouette chacun de nos chevaux et que vlan, ils partent au trot et ensuite au galop. Prise par surprise et n’ayant pas envie de me retrouver par terre, je tiens le pommeau très fort d’une main et de l’autre, je tiens la selle. Certainement pas la meilleure technique puisque je ne tiens aucunement les rênes comme Valérie l’a bien vu. Nos chevaux, habitués à se suivre, chevauchent l’un à côté de l’autre. Le seul inconvénient, c’est que Valérie et moi sommes trop proches, surtout au goût de cette dernière. Haha!!! Elle me demande de décoller mon cheval en allant vers la droite et moi de répondre : il est hors de question que je lâche le pommeau ou la selle pour rattraper les rênes! Je tiens à ma vie. S’ensuit un fou rire par la situation loufoque qu’on vit. Elle réussit à se distancer de moi, mais mon cheval revient à la charge en se collant au maximum. Nos jambes se touchent et Valérie me crie de me tasser. Je lui réponds : es-tu folle, il n’est pas question que je lâche quoi que ce soit. Je pleure tellement je trouve la situation drôle, mais en même temps, je suis apeurée et je ne veux manifestement pas me retrouver par terre. Le guide lui s’amuse comme un fou, et chaque fois qu’il y a un ralentissement de la part de nos chevaux, il fouette le derrière fait qu’ils galopent de plus belle. On a perdu la notion du temps, mais on a galopé une bonne demi-heure au moins, même si ça paraissait une éternité.
En tout cas pour des débutantes, on s’en est bien tiré, et l’on s’est retrouvé à galoper comme si l’on avait fait ça toute notre vie. Je commençais à l’apprécier, même si ça fait quand même mal à l’entrejambe. J’ai même fait rire et embarrassé mon guide de 22 ans en lui disant qu’il était clair que je n’allais pas faire l’amour dans les prochains jours vu que j’avais tellement mal. Pas que c’était prévu dans l’agenda non plus. Je n’étais pas la seule à qui ça faisait mal. J’ai croisé un Européen qui avait l’air de trouver ça très pénible le trot. Il avait le visage affligé et n’avait pas l’air d’aimer ça. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de le prendre en photo.
Entretemps, il a commencé à grêler et le guide voulait qu’on arrive avant que la pluie nous tombe dessus. On arrive plus rapidement que prévu. On voit au loin les yourtes et le magnifique lac. Le guide nous a même dit qu’il était fort surpris de nous avoir vus galoper de la sorte, en même temps, ce n’est pas comme si l’on avait eu le choix vraiment. Il nous a dit qu’on était comme des fillettes (les garçons apprennent très tôt à monter à cheval, contrairement aux filles qui restent à la maison) c’est encore un pays traditionnel. On l’a pris comme un compliment.
On retrouve les Slovènes, on est bien contente, c’est comme si on se connaissait depuis longtemps. On se promène en attendant le souper qui est toujours aussi bon. Par la suite, la femme avec qui l’on avait réservé ce trek nous rejoint et elle nous invite dans une autre yourte à écouter sa nièce jouer de la musique traditionnelle Kyrgyz. C’est magnifique, elle a beaucoup de talent. Elle a d’ailleurs gagné une bourse pour aller aux États-Unis, elle faisait partie des tops 10. Quelle chance que nous avons, de pouvoir l’écouter gratuitement dans un environnement aussi beau!
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