Lorsqu’on voyage à sac à dos, on privilégie les déplacements peu coûteux. Que ce soit l’autobus, le train, le taxi partagé ou même à pied. L’Ouzbékistan avait un bon réseau ferroviaire, ce qui facilite grandement les déplacements. Au Tadjikistan, pays composé de 90% de montagne, le transport se fait par autobus.
Lors de mon départ de Panjakent pour le lac Iszankader, je devais prendre un matruska, genre de mini-bus d’environ 20 places, où on en rentre facilement le double. Je n’aime pas prendre ce mode de transport parce qu’ils sont souvent bondés et avec le sac à dos, ça devient vite contraignant. Je n’ai pas le choix vu que je dois me rendre à la station de bus à l’autre bout de la ville. Rapidement, il se vide, je peux m’asseoir. Une madame me demande où je vais, je lui réponds vosgol (station de bus), elle semble penser que je ne vais pas dans la bonne direction, mais je sais que oui , le propriétaire de l’auberge de jeunesse m’avait donné les informations avant que je quitte. Donc, elle demande au chauffeur qui lui confirme que je vais à la bonne place. Tout ça bien sûr en Tadjik. Après une semaine, on vient qu’à comprendre même si je ne parle pas leur langue, les signes verbaux ne trompent pas. Une fois rendue sur place, je débarque et quelques hommes m’approchent et me demandent où je vais. Je leur réponds Sarvoda. On me dit 100 somonis, sachant que c’est plutôt 50 somonis, je leur montre le prix écrit sur ma carte et je leur dit: 50 somonis pour Sarvoda, 80 somonis pour Douchanbé, ils comprennnent que je connais les prix et que je ne vais pas me laisser avoir à payer le prix du touriste. Le savoir c’est le pouvoir! Donc, un jeune homme accepte de m’amener pour 50 som. On est 4 à partager les frais du taxi, je suis la seule femme, donc, j’ai le privilège d’avoir le siège avant.
Je ne suis pas trop sûr si on va se rendre parce que la voiture pour la démarrer, il doit faire une technique spécial et que les autres embarquent seulement lorsque ça fonctionne.
On m’offre deux nectarines que j’accepte volontier. Les Tadjiks sont très généreux, même si la majorité de la population vit avec un maigre salaire de 150$ par mois. Je discute un peu avec le chauffeur. Je lui demande quel âge a la voiture, il me dit 1993!!!! Le même âge que lui et ça nous fait rire. On me demande les questions habituelles: je viens d’où? Suis-je mariée? Combien d’enfants? Heureusement qu’il y a la barrière de la langue, parce que sinon, je devrais constamment expliquer mes choix de vie. Dans un pays traditionnel, où l’on se marie très jeune et on a plusieurs enfants, c’est difficile pour eux de comprendre que dans nos pays, nous avons le choix d’avoir des enfants ou pas.
La route se fait bien puisque c’est une autouroute pavée, nous arrivons sur place après 2 ½ heures. Je dois prendre un autre taxi partagé et il y a déjà un couple d’Irlandais qui négocie le trajet. Cette fois-ci, nous embarquons dans une voiture relativement neuve, mais la route est très mauvaise.
On arrive sur place, on doit payer une taxe pour rentrer de 2$ la nuit. Puis, le chauffeur de taxi veut nous laisser là. Mon hébergement est à 2 km et celui des Irlandais à 8 km. Il veut plus d’argent pourtant, le couple lui avait bien dit où ils allaient. S’ensuit une conversation de muet puisqu’on ne parle pas la même langue. Il fini par nous amener quand même. Je débarque en premier pour réaliser l’isolement de l’endroit. Je suis face au lac, mais il n’y a rien d’autre à faire. Je dois rester ici deux nuits. Je me demande bien ce que je vais faire pour m’occuper. Le paysage est super beau, mais comme je suis seule, je trouve le temps long. Je me couche à 21h30 et je suis debout à 6h. Il y a une famille Tadjik qui est arrivé, c’est la fin de semaine après tout. Un m’offre d’aller au village ce que j’accepte. Je réalise que le village est à 6 km en pente, tout petit et au milieu de nulle part!! Finalement, je suis plus proche de l’entrée du parc.
J’aimerais partir aujourd’hui, mais je ne sais pas comment je vais trouver quelqu’un pour me rendre à Sarvoda (l’intersection pour prendre un taxi partagée pour la capitale). Le neveu du proprio parle anglais, mais il ne semble pas vouloir que je quitte auj. Cela m’inquiète parce je dois absolument être en ville demain puisque je pars pour le Pamir le 15 juillet à 7h.
Je fini par passer l’après-midi avec 12 hommes qui passent une fin de semaine ensemble sans leurs femmes et enfants. Certains parlent anglais. Ils se sont connus à l’université. Ils font ça chaque année. Ils m’ont bien sûr invité à partager leur repas. De la viande de mouton, c’était vraiment bon. Cuit comme dans le bon vieux temps. Ils m’ont aussi offert de la vodka d’ici, mais j’ai décliné. En tant que femme voyageant seule, il est préférable de ne pas boire. Bien sûr, on m’a reposé la question du mari et enfant, je me suis donc inventé un chum qui travaille, c’est pour ça que qu’il n’est pas avec moi. En fin de compte, c’est pas plus mal qu’il n’y ait rien à faire, ça m’a permis de me reposer avant mon 10 jours au Pamir. Ça fatigue de changer d’endroits constamment surtout qu’on ne sait pas si les lits seront comfortables.
Puis je demande si quelqu’un vient à Douchanbé et s’il peut m’amener et heureusement c’est le cas. On croise un autre voyageur pour réaliser que c’est l’anglais qui enseigne en Chine, donc, on l’embarque aussi. J’arrive à l’auberge de jeunesse et je revois David, le czech, je suis vraiment comtente de le revoir. Il est à vélo comme plusieurs personnes qu’on croise ici.
T’es bonne, Carol, on voit que tu as de l’expérience et un bon instinct!
A plus! Xxx
Merciii!! Oui, c’est devenu tout qu’une compétence