Ça fait quelques semaines que je repousse le moment d’écrire ce blogue. Par paresse au début, puis j’ai commencé ma session d’hiver, en ligne (ENCORE) dû à la hausse des cas COVID. La vie a repris son cours et la routine s’est installée.
Je voulais vous parler de mes deux semaines de vacances à Mourmansk. Maintenant, ça me semble superficiel avec ce qui se passe en ce moment.
J’ai de la peine pour mes amis victime de cette guerre, ils ne méritaient pas ça. J’espère que leurs familles sont en sécurité. Je souhaite fortement qu’ils vaincront à garder leur pays. Personne ne devrait avoir à vivre ce genre d’invasion. Tant de souffrances inutiles.
J’ai reçu quantités messages et plusieurs d’entre vous m’avez exprimé vos inquiétudes face à la situation. J’ai été étonnée par l’ampleur de la panique. J’avais oublié qu’en Occident, les médias jouent les nouvelles en boucle. C’est une des choses que j’apprécie de vivre ici, je regarde peu les nouvelles. De mon côté, j’étais en deuil et en choc du décès soudain de mon parrain. J’étais émotive par rapport à ma propre réalité d’être loin et de n’avoir pu assister aux funérailles. Je sais que les gens décèdent et que c’est le cycle normal de la vie, mais mourir d’un virus comme la Covid lorsqu’on est doublement vacciné et surtout en santé, ça m’a profondément attristée. Je n’étais pas prête à recevoir tous ses messages de gens inquiets quand il ne se passait absolument rien ici. J’étais en deuil, je dormais mal, j’étais fatiguée. J’avais quatre heures de russe par jour + mes cours de maîtrise le soir, des travaux à remettre, des engagements que j’avais pris comme la traduction d’une présentation de l’anglais au français et d’aider ma nièce avec la rédaction d’un document. C’est typique de ma part de trop en prendre, mais ça n’excuse rien, je suis désolée si j’ai pu être frustrée par vos messages et que je vous ai répondu de façon abrupte. J’essayais de garder la tête hors de l’eau. Je sais très bien que ça venait d’un bon sentiment.
Je remercie Anthony, tu ne peux pas savoir comment ça m’a fait du bien de te parler hier, de voir tes enfants, ton bonheur et surtout tes paroles parce que même si on ne parle pas souvent, tu me connais bien. Je suis indépendante et je voyage seule depuis près de 28 ans, jamais je ne mettrais ma vie en danger inutilement. Je m’inscris toujours au registre des Canadiens à l’étranger, et ce, depuis mon premier long voyage en Australie. En date d’aujourd’hui, je n’ai reçu aucun message d’Affaires mondiales et ça dit seulement d’éviter tout voyage à moins de 50 km du conflit. Je réitère que j’habite à Arkhangelsk, complètement au Nord, à 1 200 km de Moscou.
J’ai fait mon don à la Croix-Rouge, je vous invite à faire pareil, le Canada versera un montant équivalent au total des dons admissibles. Ou à n’importe lequel autre organisme qui leur viendra en aide.
Je termine en vous disant que je n’ai pas d’informations supplémentaires concernant la situation, personne n’en parle. Même si je parlais suffisamment le russe, je ne regarderais pas les nouvelles. Je suis venue ici pour les études, j’ai enfin eu mon premier cours en présentiel. Puis pour finir sur une note positive, nous sommes rendus à dix heures d’ensoleillement par jour, ça fait du bien au moral.
Сміливість, Храбрость (courage)