Récapitulatif 2022

L’année 2022 avait si bien commencé, je me retrouvais enfin en vacances à Mourmansk. J’avais toujours rêvé d’aller dans cette ville de l’Arctique et je n’ai pas été déçue. Puis, début des cours en présentiel ENFIN, j’ai pu rencontrer mes collègues en personne. Ensuite, le 17 février, j’apprends que mon parrain est décédé de la Covid. Un choc total, je l’avais vu avant de partir et il était en santé et heureux de pouvoir retourner dans son pays natal après deux ans de pandémie. En deuil et loin de ma famille, la Russie envahie l’Ukraine à peine une semaine plus tard. J’allais de choc en choc et l’année ne venait que commencer. J’étais en deuil et je recevais multiples messages désagréables chaque jour, avec le recul, j’ai compris qu’on n’a pas les outils pour gérer les réseaux sociaux lors de ce genre d’évènements. La vie est bizarre, tous se disait inquiet que je reste en Russie et pourtant, ce n’est lorsque j’ai quitté que ça commencé à mal aller, jamais de ma vie, je n’avais été aussi proche d’une dépression qu’en ce mois de mars en Lettonie. Pourtant, j’en ai vécu des choses dans ma vie. Je remercie ceux qui m’ont demandé comment j’allais dans mon deuil de mon parrain et qui ont compris que partir de la Russie a été la fin prématurée de mon rêve. Je suis résiliante. J’ai vite trouvé une autre option pour continuer mes études ailleurs même si ça signifiait me départir de mon rêve.

Mes déplacements en 2022 : janvier et février (Russie), mars (Lettonie), avril (Pays-Bas), mai (Angleterre), juin (Russie), juillet et août (Turquie), août à décembre (Islande), mi-décembre (Pays-Bas et France). Je vais passer le Nouvel An à Paris, en espérant que 2023 soit plus agréable. Je sais que les réseaux sociaux projettent une image fausse. On m’a souvent dit que j’étais chanceuse de voir autant de pays tandis que pour ma part, je cherchais une solution à ne pas retourner chez moi vu que j’avais tout vendu et je n’étais pas prête à revenir. Malgré tout, j’ai été heureuse de revoir mes amis en Europe et de passer un mois avec ma maman à visiter la Turquie.

Maintenant l’Islande. Jamais je n’aurais pensé vivre ici, même venir en visite n’était pas dans mes plans à court terme. Encore moins dans un village de 1 500 habitants. Le paysage est à couper le souffle, j’aime l’odeur de poisson quand je marche pour aller à l’université. Nous avons eu plusieurs beaux moments et surtout une belle température. On a été choyé, c’était comme une paume pour l’année difficile que je venais de vivre. Mes collègues de classe sont gentils et nous avons une belle dynamique. Je n’oublie pas la première fois qu’on a vu les aurores boréales, chacun émerveillé par ce formidable spectacle, et ce, même si maintenant on en voit des plus beaux régulièrement. J’aime la tranquillité de mon village, pas de trafic et de klaxon, ça fait du bien, c’est paisible. J’adore voir le paysage qui change au quotidien. De voir les aurores boréales aussi régulièrement, je n’ai qu’à regarder par la fenêtre (ce que je fais chaque soir avant de me coucher). Il m’arrive de sortir en pyjama pour mieux les regarder. J’aime vivre à 30 secondes de la plage. C’est particulier de vivre dans un pays où le soleil devient rare. Je suis dans la classe parfois, je me retourne pour regarder par la fenêtre et il fait encore noir même s’il est déjà 11h. De savoir que le soleil partirait pour deux mois, on vient qu’à l’apprécier un peu plus. Cependant, la lune qui sort vers 15h15 est magnifique. On se console comme on peut. Au début du mois d’octobre, je dormais plus de 10 heures par nuit et j’étais tout le temps fatigué, il a fallu quelques semaines avant que la vitamine D fasse son effet. C’est la première fois que je prends des vitamines pour l’hiver, mais avec si peu de luminosité, c’est nécessaire.

Je n’ai pas chômé, les études dans ce programme ont un format différent. Les cours sont des modules de 1 à 3 semaines qui varie de 10 à 45 heures. Mes cours: Academic Writing Workshop (10 heures), Iceland Society and Environment (15 heures), Coastal and Marine Ecology (45 heures), Coastal and Marine Management (30 heures), Arctic Ocean Governance (30 heures), Oceanography (45 heures), Environmental Economics (30 heures), Physical Processes of Coastal Environments (30 heures).  

Les professeurs viennent de pays variés et ils sont là que pour leurs cours respectifs. D’ailleurs, le dernier professeur qu’on a eu était Québécois de l’UQAR, j’ai apprécié pouvoir parler québécois avec lui. D’un côté, c’est bien parce qu’on est concentré à ce cours pendant sa durée, mais ça implique aussi devoir faire tout le cursus en peu de temps. C’est vraiment intense comme format et dans mon cas où j’étais souvent hors de ma zone de confort et très stressée. Ça ne laisse pas beaucoup le temps pour autre chose. Cela étant dit, j’ai aimé tous mes cours et j’ai certainement beaucoup appris sur l’environnement.   

En novembre, j’ai appris la bonne nouvelle; l’université acceptait de me créditer mes cours fait en Russie étant donné la similitude des programmes. Ce que ça implique? Que je puisse terminer tel que prévue en 2023. En janvier, j’ai deux cours à suivre : méthodologie et base de données (fin prévue le 10 février) et je peux commencer ma rédaction de mémoire. Mon dernier cours obligatoire est du 29 mai au 9 juin. Mon objectif est de défendre mon mémoire début septembre. Je n’ai toujours pas mon sujet de mémoire, celui que j’avais à tomber à l’eau, mais j’en trouverai un c’est sûr.

On me demande ce que je ferai par la suite? Autant que je n’étais pas prête à revenir en mars dernier, je le suis maintenant. Tant qu’à ne pas vivre mon rêve de vivre en Russie, j’aime mieux revenir chez moi. Je vais terminer ma dernière session en Islande. Ça ne fait pas de sens de revenir tant que je n’ai pas fini. L’Islande est un très beau pays, la nature est splendide, mais c’est comme si j’étais au Canada. En Russie, je vivais un dépaysement total, je pouvais pratiquer le russe que j’apprenais et que j’apprends encore (2 à 3 fois par semaine avec ma prof privée).

Côté carrière, j’ai vu quelques postes au gouvernement fédéral qui m’intéresse et qui sont relié à mon domaine d’études : l’intervention environnementale dans l’Arctique, j’appliquerai en temps et lieu. Le plan serait de revenir à Montréal le 19 septembre avec ma mère. Mais vous savez comme moi que dans la vie, les plans changent. Je fini avec ce qu’une amie m’a dit : Carol, tu voulais des défis, tu en as eu. En effet, je n’en demandais pas tant. J’aime ma vie, même avec ses difficultés. Je n’ai pas de regret d’avoir tout vendu pour poursuivre mes rêves, mais je regrette d’être partie de la Russie sous pression.

Bonne année 2023 à tous, je vous souhaite avant tout la santé et que vous poursuiviez vos rêves quels qui soient.

PS : Milles mercis à Chantal et Habib pour les références que vous m’avez donné et ce, dans des délais aussi courts. Rozemarijn et Crispijn, Mineke et Arie et Clive de m’avoir hébergé si gracieusement et pour aussi longtemps. Isabel pour m’avoir mise en contact avec Teresa qui a entreposé ma valise pendant deux mois sans même me connaître.

PSS: Pour ceux qui n’ont pas vu mon rôle de figurante de film islandais (à la 10e minute et 5 secondes) voici le lien:

Photo crédit de moi et les aurores boréales: Carmela Hernandez Ramos

One Comment

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  1. Bonjour Carol,
    Ça faisait plusieurs mois que je n’avais pas lu tes aventures. Je te remercie pour ce récapitulatif. Tu as toute mon admiration pour la vie que tu mènes! Bonne année 2023!

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